teletravail-france

Le télétravail en France

Aujourd’hui, un quart des entreprises françaises auraient mis en place le télétravail pour leurs employés,
pour autant, il ne serait pratiqué que de manière sporadique. Les nouvelles attentes des salariés
pourraient bien bouleverser cette tendance dans les années à venir. Retour sur l’histoire du télétravail en
France.

Le prix du carburant, les temps de transport, la fatigue, les enfants… Tous ces facteurs risquent de faire
augmenter rapidement le taux de télétravailleurs et télétravailleuses en France dans les prochaines années. En
effet, même si aujourd’hui le télétravail est encore peu pratiqué de manière contractuelle, ce phénomène pourrait
s’inverser d‘autant plus que les pouvoirs publics oeuvrent dans ce sens.

Une histoire débutée en 1993

Résumer le télétravail aux 5 dernières années serait d’ailleurs bien réducteur. Le télétravail fait son apparition en
1993, lorsque le premier ministre de l’époque, Edouard Balladur, demande un rapport sur le sujet à Thierry
Breton, un dirigeant d’une entreprise en informatique. De ce document est issue la première définition du
télétravail :

“Le télétravail est une modalité d’organisation et/ou d’exécution d’un travail exercé à titre habituel par une
personne physique dans les conditions cumulatives suivantes : le travail s’effectue à distance, c’est à dire hors
des abords immédiats de l’endroit où le résultat du travail est attendu, en dehors de toute possibilité physique
pour le donneur d’ordre de surveillerl’exécution de la prestation par le télétravaifleur.”

Le télétravail est ensuite consacré par la France lors du G7 de Bruxelles en 1995. Il s’impose alors sous deux
objectifs principaux, un atout économique ou les entreprises renouvellent les conditions de travail tout en se
rapprochant des consommateurs, mais aussi un atout social puisque les salariés gagnent du temps dans les
transports, sont plus productifs et causent moins de pollution.

Le développement d’un cadre législatif

Dans les années suivantes, le mouvement s’essouffle et tombe quelque peu aux oubliettes. Il faudra attendre les
années 2000 pour voir le télétravail revenir dans les discussions politiques. En 2002, l’Union européenne
encourage le télétravail et assure un cadre législatif. La France suit la tendance et met en place la loi Accord
national interprofessionnel (ANI) en 2005, confirmée en suite en 2012 avec la loi Warsmann.

Enfin, l’ordonnance n°2017-1387 est venue favorisée une nouvelle fois le télétravail. Dans ce sens, il peut être
mis en place par accord collectif ou par charte après accord des délégués du personnel. De même, en cas
d’absence de ces deux écrits, les salariés peuvent formaliser un accord par tout moyen avec leurs employeurs,
sans forcément modifier leur contrat de travail.

Un constat encore mitigé

Pourtant, ce cadre législatif n’est pas le facteur déterminant pour les entreprises. En effet, des effets bénéfiques
sur leur activité a définitivement fait pencher la balance en faveur du télétravail. Par exemple, une enquête de

l’Observatoire du télétravail et de l’ergostressie (Obergo) a révélé que 86% des interrogés ont constaté une
hausse de la productivité (77% en 2012) et 84% une hausse de la qualité des produits (70% en 2012).

Néanmoins, des doutes persistent encore sur l’efficacité ou non du télétravail. D’après la même étude, 57% des
sondés ont attesté une augmentation de leurtemps de travail (64% en 2012) et 28% une hausse des coûts
personnels liés à leur activité professionnelle (35% en 2012). D’autres questions comme l’organisation du
télétravailleur, le degré d’autonomie ou encore les évaluations sont d‘autant plus de problématiques n‘ayant pas
encore trouvé de réponses, d’où un constat global encore mitigé.